Je n'ai plus envie de m'excuser
Lorsque je suis tombée enceinte en 2013, je savais que beaucoup de choses allaient changer dans ma vie. Mais j'en ai réellement pris conscience lorsque nous avons accueilli notre seconde fille.
Pardon de ne plus être autant disponible
Avec l'arrivée de Lea, notre premier enfant, la vie a suivi son cours de façon relativement simple. Cependant, comme tout parent, j'étais moins disponible, consacrant beaucoup de mon temps à l'éducation de ma fille. Lea a été un bébé facile à vivre, et sortir avec elle ne me posait aucun problème car elle s'endormait facilement, peu importe l'endroit où nous nous trouvions.
Malgré cela, j'ai reçu quelques remarques parfois blessantes, me reprochant de ne plus être là, ou pas assez. De même au travail, où je ne pouvais plus traîner après l'heure, et où je filais à la vitesse grand V pour tenter d'attraper mon RER à l'heure pour récupérer ma fille à la crèche.
Alors, avec l'arrivée de Mila, ma disponibilité envers les autres a encore diminué. Mila a été plus difficile à gérer que sa grande sœur, et les premiers mois de vie, je ne souhaitais qu'une chose : me reposer. Alors oui, cela peut paraître égoïste, mais pour pouvoir tenir physiquement et psychologiquement, j'ai pensé à moi avant de penser aux autres. La plupart des personnes de mon entourage a compris. Les autres ... Je n'ai pas eu envie de me justifier. Je reste présente mais je ne veux plus m'excuser de ne pas être là dans la minute.
Pardon de ne plus pouvoir aller au bout du monde
J'entends par là de ne plus pouvoir passer une journée à Paris, en enchaînant restaurant et cinéma, ou de sortir le Vendredi soir, Samedi et Dimanche. Avoir deux enfants tout en étant en congé parental m'a fait revoir mes priorités financières, et les sorties n'en font plus partie pour le moment.
Passer l'après-midi dans un centre commercial ? Non merci, je n'ai pas envie de passer mon temps à surveiller ma grande tout en promenant la petite à poussette.
Aller au restaurant ? Nous arrivons déjà à peine à manger tous les quatre à la même heure à la maison, alors tenter l'expérience du repas à l'extérieur, et ne pas pouvoir apprécier mon repas, c'est non.
Mes déplacements sont différents et parfois limités, et oui, ça me pèse de devoir refuser certaines propositions, mais mes enfants, je les ai voulus, et je les assume. Cela ne m'empêche pas de passer du temps seule, sans elles, lorsque cela est possible. Mais je ne veux plus m'excuser de sortir, et choisir les sorties avec mes enfants.
Pardon de ne pas comprendre
De ne pas comprendre que parce que vous n'avez pas d'enfants, je ne dois pas parler des miens, et encore moins en faire ma priorité. C'est un choix de ma part, et quitte à perdre plusieurs personnes au fil du temps comme cela est déjà arrivé, je ne veux avoir aucun regret plus tard. Je veux voir mes filles grandir et être là pour elles. Toute personne censée le comprend. Pour les autres, c'est que nous n'étions plus faites pour nous entendre. Je ne veux plus m'excuser de ne pas vous comprendre, car vous ne me comprenez pas non plus.
Mes enfants sont ma continuité. Je me suis parfois oubliée dans mon rôle de Maman mais je pense avoir trouvé un équilibre aujourd'hui. Je suis également une femme, mais je ne veux plus m'excuser d'avoir des enfants, et tant pis si je dois me mettre à dos du monde !
texte écrit en 2017